vendredi 23 août 2013

Mellerio Joaillier: l'histoire du 9 rue de la Paix spolié à un juif


Depuis quand cet immeuble  appartient il aux Mellerio? 




 Dans les trois chapitres qui précèdent, j'ai pu expliquer que François, en 1815, s’installe avec son frère Jean-Jacques Mellerio au 22 rue de la Paix, sous la raison sociale "Mellerio dits Meller frères ".
L'histoire écrite par Joseph Mellerio, et que personne de la famille n'a contesté, dit que tout part de François Mellerio:

 En septembre 1811 Francois rentre à Paris pour laisser sa femme enceinte à Craveggia .
Septembre 1813 sa femme l'a rejoint à Paris.
Janvier 1816 il change d'adresse pour la maison et boutique de la rue du Coq -Saint- Honoré et va au 22 rue de la Paix ......
1825 avec son frère Jean-François Jacques, bijoutiers rue de la Paix, donnent un capital de 1.400 francs pour les filles de l'école (Joseph Mellerio 1893).

Ils ont en effet énormément enrichi leur Village


1829 Les deux frères Francesco et Giovanni Giacomo sont rue de la Paix, le fils de Giovanni Francesco, donne à l'église de Craveggia un riche ostensoir en argent doré, enrichi de pierres précieuses (Joseph Mellerio 1893) .
1833 avec son frère François achète une propriété 5 rue de la Paix, près de l'immeuble du timbre royal construite sur l'ancien couvent des Capucins. Coût 400.000 francs. Était responsable de la rénovation un architecte de Craveggia, un certain CIOLINA. Enfin en 1836, il s'installe avec sa famille au 5 rue de la Paix, qui devint plus tard le numéro 9. Maison qui a été vendue par les descendants Mellerio en 1892 pour 1 million 200 mille francs de l'époque.

Donc sont-ils restés locataires, ont-ils déménagés ?
C'est en préparant mes articles sur Mellerio en juin et juillet, que je trouve cette photo



Cliquez pour agrandir


Au début je pense à une inversion de cliché, puis je vois que le voisin est le grand Vever, qui était au 20, donc côté pair, alors que le 9 est côté impair avant Cartier, dont je trouve aussi une photo prise le même jour, le 14 juillet 1919. Mais, alors, qui est au 9 rue de la Paix ? 


Agrandissement de la photo, nul doute !

je découvre dans mes archives une autre photo de la rue de la Paix, au 9, en 1923...voir:



En 1923 Jacques Seligmann et fils occupent toute la largeur de l'immeuble.

C'est le 9 rue de la Paix, le 11 c'est Cartier. Qui donc est propriétaire ? Quelques jours de recherche et je découvre une procédure.
En 1911 le propriétaire du 9 rue de la Paix renouvelle le bail de Mellerio pour 24 ans, mais l'immeuble est vétuste et le propriétaire va devoir s'en séparer, il le vend à Jacques Seligmann et fils.





Pour Germain Seligman la promesse de vente est de 1914, une procédure très longue nous explique que G. Seligman, était dans l'obligation de s'arranger avec les locataires pour qu'ils partent afin de pouvoir reconstruire l'immeuble.

Cher Maitre Bazin
 En ce qui concerne les questions fiscales américaines de M. Seligman, nous avons un besoin urgent de la confirmation du prix d'achat initial et l'achat de la date de son ancien bâtiment au 9 rue de la Paix. Cet achat selon les informations que nous avons ici, remonte à 1914 et s'élève à 2.200.000 FFC -. (Deux millions deux cent mille francs français)
M. Seligman a l'impression que vous devriez être en mesure de lui fournir ces données, car selon lui, il figure parmi les documents relatifs à la succession de son défunt père, M. Jacques Seligmann. Toutefois, si vous ne trouvez pas ces informations dans vos fichiers, seriez-vous assez bon pour obtenir de l'Etude de Maître Moyne LETULLE 
Je serais très obligé si vous pouviez nous donner cette information à votre meilleure convenance.
Avec anticipation merci,
Cordialement
(Melvin C. Robins)
(1) à travers laquelle le bâtiment a été acheté
Selon les documents scannés par ARCHIVES OF AMERICAN ART, c'est 1914.

Jacques Seligmann

Cliquez pour agrandir

Sur ce cliché du 14 juillet 1918, chacun peut voir qu'il y a une palissade devant Seligmann au 9 rue de la Paix, juste avant la maison Cartier, les travaux ont-ils commencé ? Malgré les procès ?
Cela traîne à cause d'un parfumeur Mr Bordes qui occupe la moitié du rez de chaussée et veut les mêmes avantages que ceux consentis aux Mellerio.
Procès, procès, appels et nous voilà en 1929





Donc et afin de résumer, Mellerio n'est pas propriétaire du 9 rue de la Paix et Maurice Mellerio, en accord avec Seligmann va s'installer au 16 rue de la Paix provisoirement, avec espoir de revenir au 9.



En agrandissant ce cliché (cliquez pour agrandir) des frères Seeberger, conservé au Ministère de la Culture à Paris, vous verrez nettement en 1925, les arches du magasin de Jacques Seligmann qui se trouve juste avant Cartier en venant de la place Vendome.

En 1836, la maison fut transférée, du n° 22 de la rue de la Paix, où l'on était en location, au n° 5 (actuellement n° 9), dont les Mellerio étaient propriétaires, ainsi que nous venons de le dire. Il n'est peut-être pas sans intérêt d'indiquer ici les valeurs progressives prises par cet immeuble de la rue de la Paix, en moins de soixante ans.
Cette maison coûta 400.000 francs en 1833 (à la même époque, l'hôtel Mirabeau était proposé pour500.000rancs). En 1856, vingt-trois ans après, les deux fils aînés de François (Jean et Antoine) ses successeurs, la rachetèrent aux enchères à la famille pour 570.000 francs. En 1866, dix ans seulement après, Jean revendit sa part à Antoine 450.000 francs, ce qui mettait l'immeuble à 900.000 francs ; les deux frères y avaient fait pour 100.000 francs de frais depuis 1856.  
"En 1892, il fut vendu définitivement au prix de 1.200.000 francs sans les frais. Ce fut un étranger à la famille qui en devint acquéreur"
D'après Vever.



Mellerio au 16 rue de la Paix à coté de Vever

La drôle de Guerre s'installe, est-ce pour cela que Mellerio ne revint pas au 9 ? Toujours est-il qu'il est encore au N° 16 rue de la Paix en 1940 avec semble-t-il une galerie installée au 9 vers 1935.
Qui est ce Monsieur Seligman ? L'un des plus grands marchands d'art français à cette époque, puisque Germain est Français.


Un ami d'internet, m'a adressé ce cliché de Germain Seligman (alors avec deux N) il finira cette guerre : capitaine :


Ceci prouve la qualité de grand français de Germain Seligman.

Pour ne citer que quelques clients importants des Seligmann, le Baron Edmond de Rothschild de France, la famille Stroganoff de la Russie, Sir Philip Sassoon de l'Angleterre, et les collectionneurs américains Benjamin Altman, William Randolph Hearst, JP Morgan, Henry Walters, et Joseph Widener.
Comme les clients américains de plus en plus font le plus gros des activités de vente de l'entreprise, un bureau de New York au 7 West trente-sixième rue a été ouvert en 1904. Cinq ans plus tard, 1909, Jacques a acheté l'Hôtel de Sagan (aussi appelé le Palais de Sagan par la famille Seligmann) à Paris parce que c'est un endroit où Jacques Seligmann & Cie pouvaient trouver plus de place pour exposer leurs collections et aussi pour recevoir leur clientèle fortunée.



Ce très bel hotel qui a été vendu par Seligman, est depuis 1936, l'ambassade d'Autriche 


Germain déménagea ses collections au 23 rue de Constantine d'où on peut voir les arbres du parc de l' hotel de Sagan, c'était vraiment à coté, c'est là que les nazis, aidé de la Police Française vinrent tout saisir.

Quelques heures après l'ordre de mobilisation en 1914, Germain rejoint l'armée française comme sous-lieutenant dans le 132eme régiment d'infanterie de Reims. En 1916, il a été promu premier lieutenant dans la vingt-quatrième brigade d'infanterie et l'année suivante atteint le grade de capitaine à la cinquante-sixième Division d'infanterie. Seligman a quitté de l'armée française en 1919 et a reçu la Croix de Guerre française avec six citations. (En 1938, Seligman a reçu la Légion d'honneur et en 1939, il a été décoré par le Général John Pershing Joseph avec la Médaille du service méritoire des États-Unis, en reconnaissance de son service pendant la Première Guerre mondiale.



Hotel de Sagan , acquis en 1909 par Jacques Seligmann

Les Archives de "American Art" précisent :

Au cours de l'Exposition universelle de New York de 1939, Germain a été membre du Comité de l'exposition, qui a coordonné la section d'art. Lorsque l'exposition a été prolongée pour une année supplémentaire, les responsables ont demandé à Seligman d'assumer la responsabilité de la planification de la section de l'art français. En Juin 1940 les forces allemandes envahirent la France et occupent Paris. Les affaires pour Jacques Seligmann & Co., Inc., ont affiché un repli spectaculaire. 
À l'été 1940, les galeries Seligmann et les biens familiaux ont été saisis par le gouvernement de Vichy, avec la collection d'art privée de Germain. La maison familiale et son contenu, ainsi que la quasi-totalité du stock de l'entreprise de Paris, ont été vendu aux enchères publiques. Au magasin "Jacques Seligmann & Co., Inc" le personnel a brûlé les archives du bureau de Paris, pour conserver les dossiers relatifs à des œuvres d'art, afin d'éviter que les noms des acheteurs ou vendeurs ne tombent dans les mains de l'occupant nazi.


L’armistice entre les autorités françaises et allemandes est signé le 22 juin 1940. Dans les jours qui suivent l’occupation de la capitale, les spoliations débutent sous l’égide de l’ambassadeur d’Allemagne à Paris, Otto Abetz. Celui-ci ordonne la saisie des œuvres d'art possédées par les Juifs dans les territoires occupés. Il adresse à la Gestapo la liste des quinze principaux marchands parisiens d'objets d'art, chez qui il demande une perquisition de police d'urgence, avec saisie des œuvres (parmi ceux-ci : Jean A. Seligmann, Jacques Seligmann et André Seligmann, Georges Wildenstein, Paul Rosenberg, les Bernheim-Jeune). 


Germain Seligman

Les membres de la famille ont également connu les douleurs et les changements provoqués par la guerre. Jean Seligmann, un cousin de Germain et patron de Arnold Seligmann & Cie, a été capturé et fusillé à Vincennes.




SELIGMANN Jean, Albert

Né le 15 juin 1903 à Paris XVIe arr., fusillé comme otage le 15 décembre 1941 au Mont Valérien (commune de Suresnes) ; antiquaire.

Jean Seligmann

Fils d’Arnold, négociant, et de Georgette, née Bussmann, Jean Seligmann était marié, père de cinq enfants, la famille vivait dans un bel appartement au 24 Rue Barbet-de-Jouy VIIe arr. Il tenait un commerce d’antiquités et d’objets d’art 23 Place Vendôme à Paris Ier arr.
Des membres de l’armée allemande l’arrêtèrent le 29 mars 1941, il fut incarcéré à la prison du Cherche-Midi, VIe arr. Selon une note des Renseignements généraux de l’après-guerre, le frère de Jean Seligmann, Armand travaillait pour le 2e Bureau de l’État-major il aurait accompli une mission concernant l’armée allemande. Jean Seligmann qui effectuait de fréquents déplacements à l’étranger contribua au succès de cette collecte de renseignements. Les rapports d’Armand Seligmann furent transmis au Ministère de la Guerre, les allemands en eurent connaissance, ce qui motiva l’arrestation de Jean Seligmann.
Il fut transféré au Fort de Romainville, puis au camp de Drancy (Seine, Seine-Saint-Denis) réservé aux Juifs. Le 14 décembre 1941, le général Von Stüpnagel faisait paraître un « AVIS » : « Ces dernières semaines, des attentats à la dynamite et au revolver ont de nouveau été commis contre des membres de l’Armée allemande. Ces attentats ont pour auteur des éléments, parfois même jeunes, à la solde des Anglo-Saxons, des Juifs et des Bolcheviks et agissant selon les mots d’ordre infâmes de ceux-ci. Des soldats allemands ont été assassinés dans le dos et blessés. En aucun cas, les assassins ont été arrêtés .
Désigné comme otage, Jean Seligmann fut fusillé le 15 décembre 1941, inhumé au cimetière de Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine). Son nom figure sur la plaque commémorative des morts 1940-1945 apposée à l’entrée de la mairie du VIIe arr.
SOURCES : Arch. PPo., RG77W 2161. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, ÉFR, 1979. – Site Internet Mémoire des Hommes. – Site Internet CDJC. – Site Internet Gen Web. – État civil, Paris XVIe arr.


Affaire d'Arnold Seligman, rue de la Paix en 1925, cliché de Seeberger

François-Gérard, un demi-frère, a été enrôlé dans l'armée et a ensuite rejoint la Résistance française. Un autre frère, André, a fui la France en Septembre 1940 et est arrivé à New York, où il a ouvert sa propre galerie. (Il y reviendra plus tard à Paris après la guerre, mais il est mort peu de temps après d'une crise cardiaque.)


A gauche la femme de Jean Seligmann, a droite Jean Seligmann avec des lunettes

C'est lui qui est arrêté est emprisonné à la prison du cherche midi, et fusillé,
Voir site: http://untappedcities.com/2013/04/02/art-looted-in-paris-during-world-war-ii/#_ednref

Germain Seligman avait "planqué" les oeuvres d'art, mais "Pendant l'occupation, Lucie Botton, employée des frères Seligmann, guida Hoter Angerer et Fritz Schmidt, jusqu'aux cachettes où étaient stockées des collections juives". Plus tard elle traitera des affaires avec le dénommé Hofer. (Extrait d'un rapport américain sur le marché de l'art à Paris sous l'Occupation cité par Ph.D. et E. de R. "Le Monde" du 25/11/1998).
Je crois nécessaire d'ajouter que les 3 nazis étaient assistés par le commissaire de police Georges Chain, c'était le 1er juillet 1940. Regardez par exemple le chemin parcouru par une tapisserie saisie par ces tristes sires. Le Ministère de la culture fournit des exemples, j'en recopie un en bas de ce chapitre. 1*


Ces trois allemands travaillaient pour Goering et Hitler, mais les meubles et les biens immobiliers vont être saisis par la police française et mis en vente aux enchères par un administrateur crapuleux, un dénommé Larrieu dans des conditions malhonnêtes si tant est que de vendre des biens sous prétexte qu'ils appartiennent à des juifs est honnête.
Cet administrateur nommé pour confisquer tous les biens des Seligman, va être assisté par un commissaire-priseur du nom de Quoniam . J'espère que quelqu'un …un jour. (Vu la puissance de cette profession) aura le courage écrire un livre sur les pratiques des commissaires-priseurs à cette époque et aux autres. D'ailleurs Germain Seligman classait tout, ce qui nous permet de voir que Quoniam n'était pas le seul et que même le "grand" Bellier (aux yeux des autres) a fini sa carrière très riche, en dépit de ses petites escroqueries, mais toujours à propos de la Vente Fabius.




Il faut plusieurs jours de vente, en 1942, pour écouler son stock, à bas prix, sous le contrôle du commissariat aux affaires juives. L’expert de la liquidation, Jacques Bruyer, multiplie les humiliations et se sert au passage. Les commissaires-priseurs, Mes Bellier et Ledoux-Lebard, seront condamnés à la Libération. Elie, qui n’a même pas pu assister aux ventes, s’éteint en mars, sans avoir pu revoir ses enfants, partis rejoindre le maquis ou les forces françaises libres. En 1945, les trois fils se relancent boulevard Haussmann, reconstituant leur stock de Carpeaux, Barye ou de la peinture de cour de Winterhalter. (Liberation de Octobre 2011)
Il parait que le Général de Gaulle croisant Maître Maurice Rheims après la libération lui aurait dit 
 " Alors, Rheims, toujours votre coupable industrie ? "
Plus de 600 pièces maitresses sont parties en Allemagne, mais le 23 place Vendome, le 9 rue de la Paix et le 23 rue de Constantine, furent vendus aux enchères et le commissariat aux questions juives se servit au passage en conservant plus de 200.000 frs sur la vente de l'immeuble du 9 rue de la paix, 610.952 frs sur la vente de l'immeuble de la rue Constantine et 5.245.155frs sur le mobilier des fonds de commerce et le mobilier personnel.




Voici le décret de fin 1940 qui désigna les administrateurs des biens juifs saisis par Vichy et les Allemands.




Ce fut ce Monsieur Gras du 140 Faubourg Saint Honoré qui géra les biens saisis aux familles juives dont les noms sont inscrits ci-dessus, liste extraordinaire ou entres autres se trouve le nom de Hessel, ce grand galeriste beau-père de Jacques Arpels et père de Lucie Hessel, que de noms célèbres " Seligmann, Khan, Wildenstein,  Berheim,  Libovici" c'est à ce Gras que Maurice Mellerio devait d'avoir acheté l'immeuble du 9 rue de la Paix, spolié à Seligmann, et vendu à vil prix.

Un ami de Germain Seligman essaya bien de racheter le 9 rue de la Paix, mais plusieurs courriers révèlent que Mellerio surenchérit, et devint propriétaire, certainement en fin 1941 début 1942.


N'oubliez pas de cliquer pour agrandir toutes les images



Les tentatives de sauvetage de la galerie 

Seligmann, 9 rue de la Paix

Concernant l’aryanisation de la galerie Seligmann (sociétés Jacques Seligmann & Fils, et Germain Seligmann & Compagnie) par l’administrateur provisoire Édouard Gras, De Hauke tient informée la famille par un ressortissant américain, Sam Schiffer, de la situation du siège du 9 rue de la Paix : « Tout a été pillé. » Il tente de récupérer des objets personnels qui y étaient déposés – 15 objets signés du verrier Maurice Marinot – en les faisant passer pour la propriété de ce ressortissant. Il tente également d’intervenir au moment de la vente de l’immeuble, propriété personnelle de Germain Seligmann, par l’administrateur provisoire Bertrand Larrieu, au bijoutier Mellerio :

« Le 9 est aujourd’hui la propriété de Mell qui l’a donc acheté. Un de mes amis avait fait une offre très importante (par rapport évidemment au prix suggéré) mais le chiffre offert par mon ami a été dépassé par celui de Mell. Vous pouvez compter sur moi pour que tout ce qui peut être fait pour le peu qui reste soit fait. Je vais dans quelques jours voir Fu [René Fulda, beau-frère de Germain Seligmann, réfugié à Périgueux puis à Marseille] et nous allons encore parler de tout cela.»

En dehors de Mellerio, deux autres candidats présentèrent des offres de rachat21 : Raymond Drecq, 144 rue Legendre, Paris XVIIe, qui ne se présenta finalement pas à la réunion des soumissions du 27 novembre 1941, et M. Andrieux, 2 rue du Sommerard, Paris Ve, qui proposa 6 005 000 F. Mellerio, avec 6 310 000 F, ramenés par la suite à 5,805 millions, emporta donc l’enchère. 

Compte tenu de l'érosion monétaire due à l'inflation, le pouvoir d'achat de 5 805,00 Francs en 1941 est donc le même que celui de 231 015,60 Euros en 2023. Autrement dit un prix ridicule.

Dans une lettre à Germain Seligmann, De Hauke précise :

« Mr Mell votre ami a épousé par devant notaire Mme Neuf [9 rue de la Paix] dont la famille avait été laissée dans un grand dénuement comme vous savez. Je lui ai souvent rendu visite. Malgré sa pauvreté, elle m’a fait des cadeaux, une partie de sa bibliothèque dont j’espère le tout, et nos objets souvenirs de famille – une unité22. » Le 1er août 1942, De Hauke s’entend avec l’administrateur provisoire Gras pour acheter pour 100 000 F « les objets constituant tout le stock, les archives et le mobilier commercial restant dans les locaux » du 9 rue de la Paix23. Après le passage des Allemands, il reste très peu de chose hormis du petit mobilier, vitrines, bureaux, fauteuils, cadres et panneaux décoratifs. Dans le procès-verbal de vente on ne compte que trois œuvres d’artistes : un tableau dans le genre de Lépicié, un tableau de Chapelain-Thierry (pour Chapelain-Midy ?), un buste du sculpteur François Martin



Donc Mellerio n'est propriétaire du 9 rue de la Paix que depuis 1942.
Il était bien introduit auprès du commissariat aux questions juives, puisque je le rappelle, Maurice Mellerio avait été nommé administrateur de l'aryanisation des biens Juifs par les Allemands pour l'Aryanisation du grand Joaillier Arnold Ostertag  qui finalement n'était pas juif : lire
https://www.richardjeanjacques.com/2016/07/arnold-ostertag-lun-des-grands.html

Arrive la libération et je ne sais quel arrangement a été pris avec Germain Seligman pour le 9, plusieurs courriers font état de sommes que Mellerio devait à Seligman.




Il parait (sauf pour ceux qui étaient morts en camp de concentration, ou fusillés, ou !!!) que les biens saisis par le commissariat aux questions juives ont été restitués après la guerre, ce n'est pas le reflet de la réalité et nombreux sont ceux qui ont argués qu'ils avaient acheté en toute légalité (à des crapules comme Larrieu, Bellier, Qoniam!!) Comment s'est passé la restitution des biens à la famille Seligmann pour ce qui concerne Mellerio ? Cela reste vague, mais cette lettre ci-dessus parle d'argent dû ! D'autant que tout le monde se servait !!!




En tous cas les Mellerio se sont bien rendus par avion à New York aux alentours des dates indiquées dans les courriers
D'abord Emile !!! le 8-5-1946


Puis G. Mellerio le 2-3-1950


Et encore, personne ne voulait rendre quoi que ce soit, même illégalement acquis, il fallut que Seligman engage comme on le lui conseillait, un détective privé, car les commissaires-priseurs et les administrateurs utilisaient des prêtes noms, et il a fallu les confondre.
De plus, l'état s'en mêlait, car une fois les immeubles retrouvés et vendus !!!



Des éléments nouveaux viennent de me parvenir et permettent de mieux comprendre comment l'achat de cet immeuble s'est déroulé.
Le commissariat aux questions juives a vendu à la "société civile immobilière du 9 rue de la Paix (nouvellement crée le 12-06-1942 et qui existe toujours), l'immeuble du 9 rue de la Paix ..Le notaire a prélevé sur la vente 202.000frs pour le verser au CGAQJ 


Ces informations me font penser que Mr Seligman après-guerre n'a pas récupéré ses immeubles



Cette notice explicative nous précise que, Constantin, Notaire, et Larrieu administrateur, nommé par les Allemands ont vendu le 31 décembre 1941 l'immeuble confisqué a Monsieur Seligmann en raison des lois raciales, situé au 9 rue de la Paix au prix de 6.310.000frs sur lequel il a été payé comptant 3.200.000frs, la vente a été homologuée le 28 mai 1942, la société civile immobilière du 9 rue de la Paix a été constituée le 12-06-1942 et chez ce même notaire le 19 février 1943, le prix a été ramené à 5.805.200frs après accord avec le CGQJ.




En 1946 un acte de convention a été signé entre Mr Seligmann et la" Société civile immobilière du 9 rue de la Paix"




En 1943 Maitre Decaux signale que le CGQJ a prélevé sa dîme sur cette vente et que cette somme doit être restituée à Monsieur Seligman











Details de la somme prélevée par le CGQJ sur le montant de la vente de l'immeuble du 9 rue de la Paix.
Je rappelle que CGQJ veut dire Commissariat Général aux questions juives
Le Commissariat général aux questions juives (C.G.Q.J.) fut créé par la loi du 23 mars 1941. Il était chargé de préparer et proposer au chef de l'État (le Bon Maréchal Pétain) toutes les mesures législatives concernant les Juifs, de fixer les dates de liquidation des biens juifs, de désigner les administrateurs séquestres et de contrôler leur activité.
La direction de l'aryanisation économique (D.A.E.) avait, à elle seule, plus d'importance que tous les autres services du Commissariat. Elle était chargée de l'exécution des mesures économiques prises contre les Juifs et englobait le Service du contrôle des administrateurs provisoires (S.C.A.P.).

L'autre service prédominant était la Police des questions juives (P.Q.J.), devenue par la suite section d'enquête et de contrôle (S.E.C.), dont le rôle était la recherche des infractions au statut des Juifs.
Le C.G.Q.J. a été officiellement fermé fin août 1944, ses biens ont été mis sous séquestre et le séquestre confié au ministère des Finances.





Enfin la Caisse des dépôts, consent à verser le prélèvement du CGQJ


Compte enu de l'érosion monétaire due à l'inflation,le pouvir d'achat de 18,98136,90 anciens francs en 1941 est donc le même que celui de 66.356.314 euros en 2018.

L'argent ayant été placé à la caisse des dépôts et consignations et Mellerio désirant garder l'immeuble, Seligman n'en renonça pas moins à demander la nullité de la vente le 5 aout 1946 et toucha la somme bloquée à la caisse des dépôts. Il ne récupéra qu'en 1952 les 210.904 frs qui avaient été prélevés par le commissariat aux questions juives .

Il y eut procès et procès jusqu'à la fin des années 80 et les Seligman ne récupérèrent pas l 'immeuble.

L'honneur aurait commandé de rendre l'immeuble à Germain Seligman après la libération, de se faire rembourser l'achat de Mellerio par l'Etat (la continuité de l'Etat devant assurer les erreurs du régime de Pétain), que les Mellerio redeviennent locataires et ensuite de demander à Germain Seligman (s'il l'acceptait) de leur vendre cet immeuble selon les conditions honnêtes du marché.
De plus, de nos jours, accepter les faits et modifier son histoire, que ce soit dans Wikipedia ou ailleurs

Résumé de l histoire des Mellerio

La famille Mellerio, famille venue de Lombardie sous François Ier , comprend de nombreux personnages. 
Jean-Baptiste Mellerio (?-1850) ouvre en 1797 une boutique 20 rue Vivienne à l'enseigne " Mellerio
dits Meller. A la Couronne de fer ". Prospère, il a la reine d'Italie pour cliente. Il se retire en 1830 dans son château d'Ozoir-la-Ferrière, acheté en 1812.
Jean-Antoine Mellerio (?-1860) lui succède, transfère le magasin au 1 quai d”Orsay en 1832.

François Mellerio (1772-1843), venu en France en 1784, reste à Paris sous la Révolution, s'engage dans l'armée républicaine, est en 1796 commis chez un bijoutier milanais. En 1801, il ouvre rue du Coq-Saint-Honoré une maison modeste mais qui réussit bien. Présenté à Joséphine, il fait des affaires avec les bonapartistes et devient le fournisseur de l'impératrice. 
En 1815, il s'installe avec son frère Jean-Jacques Mellerio au 22 rue de la Paix, sous la raison sociale Mellerio dits Meller frères. Il achète en 1833 la maison du 5 rue de la Paix, et la maison du 22 est transférée là en 1836.
François Mellerio est fournisseur en 1836 de la reine Marie-Amélie qui lui donne l'autorisation d'inscrire sur sa devanture la mention " bijoutier de la reine des Français ".
Antoine Mellerio (1816-1882), le fils de François, mis aux affaires en 1833, y retrouve son frère Jean-François (1815-1886). Les deux dirigent la maison à la mort de leur père en 1848. Ils s'associent avec  leur oncle Jean-Jacques, mort en 1850. 
Lors de la révolution de 1848, Antoine et Jean fondent à Madrid une succursale et sont fournisseurs de la reine Isabelle III. De retour à Paris, ils exposent en 1855 (médaille d'or), en 1862 (Prize Medal Londres), en 1867 (médaille d'or), en 1870 (grande médaille, Exposition religieuse de Rome), en 1873 (grand diplôme d'honneur à Vienne), en 1878 (médaille d'or). Jean reçoit la Légion d'honneur à cette dernière Exposition ; Antoine est plusieurs fois président de la Chambre syndicale. Raphaël (né en 1847) et Louis Mellerio (né en 1848) Mellerio sont à la tête de la maison Mellerio en 1906. Les deux fils de Raphaël, Maurice (né en 1877, celui qui fut administrateur de biens juifs) et Charles (né en 1879) leur sont associés.



*Réponse N° 42OAR 474
Objets d'art
Bruxelles
BB et FVH ; atelier de Franz Van den Hecke
Tapisserie : Diogène dans son tonneau
Entré sous le titre
Diogène assis dans son tonneau reçoit la visite d'Alexandre
Vers 1640
17e siècle, Fils de laine, d'or, d'argent et de soie H. 4,06 ; La. 3,68 m
Inscriptions, signature
Marque de Bruxelles et les lettres F.V.H. initiales François van den Hecke.
Cette tapisserie a été saisie par Joseph Angerer et Fritz Schmidt en présence de l'officier de police Georges Chain, le 1er juillet 1940, 23, place Vendôme, à la galerie Jean A. Seligmann, où elle avait été mise en " dépôt libre ". Elle a figuré dans la collection de Guillaume Ohnesorge, ministre des Postes d'Hitler. La tapisserie est revenue à Paris le 26 décembre 1951 (déballé le 28 décembre 1951) par le 9e convoi en provenance de Vienne.


A propos d'Edouard Gras administrateur de biens juifs aryanisés: voir
: https://agorha.inha.fr/ark:/54721/8fa0af54-a27d-43a2-9a76-42d6c9c54965

dimanche 18 août 2013

Joaillerie française des années 1930, au travers du journal "Vogue" et autres journaux


Je vous invite à une promenade dans les années 30, à travers les photographies d'un journal. Cette promenade est aussi une réflexion sur le style de ces années et sur l inspiration qu'elles peuvent provoquer chez des créateurs actuels, car comme chacun sait,
 "La mode est un éternel recommencement"


Cliquer sur toutes les photos pour les agrandir 

Vogue " « cet indispensable chic qui est la marque du magazine » : en 1909 Condé Montrose Nast installé à New York en fait une publication composée de mode, de luxe et d'art contemporain

. la Première Guerre mondiale, contrairement à la deuxième, entraîne la fermeture des maisons de coutures françaises.
Condé Nast sort une édition Anglaise et peu après une édition française, les historiens du journal disent que rapidement, la prédominance de la version américaine est totale, et les éditions des autres pays sont souvent très proches en termes de contenu du Vogue américain.

Je pense que Condé Nast a basé le style de son journal sur la qualité des photographes, nettement au dessus des autres journaux .
La couverture ci-dessus est de 1922, je constate que les publicités de bijoutiers -joailliers ne sont pas nombreuses, voire inexistantes jusqu'à 1920 mais ....en 1921!!


Cliquez sur toutes les photos pour les agrandir

Cartier 1921 :Cette photo, d'un mannequin portant des pendants d'oreilles reliés à un collier de perles et diamants est d'abord parue en décembre 1920, puis en Fance en 1921.



Collier de Jade et perles de 1921 Cartier:

Ce qui est étonnant, du moins personnellement, c'est que ces photographies, témoins datés, ne correspondent pas au choix qui sont retracés dans les livres sur le sujet? Si quelqu'un peut nous éclairer, je vous rappelle mon mail:
richard.jeanjacques@gmail.com



"Cartier" en cette année 1922 nous offre ce charmant ornement de tête "Ailes de Mercure" qui est un diadème, non une tiare.


De même cet autre diadème de Cartier.

Pourquoi faire un article sur les années trente? et commencer cet article si tôt dans le temps (1921)?, simplement parce que je pense que ce grand mouvement des années trente, était pressenti dès 1920.


Au passage , dans une même page, un joaillier qui précise qu'il est un "ancien" de chez Cartier et une parfumeuse Henriette Gabilla venue du Liban au tout début du siècle et qui créa nombre de Parfums


Cliquez sur toutes les photos pour agrandir


En 1925, Miss Ilka Chase, actrice Américaine, porte un très bel anneau d' oreille de Cartier .



C'est encore Cartier qui nous offre cet ornement de coiffure en écailles et diamants.


1926





Bijoux de Van Cleef et Arpels en 1926: Bijoux en Cristal de roche


Boucheron et Van Cleef sur une même page


Très belle couverture: Vogue à ces époques préférait les couvertures dessinées, plutôt que les photographies couleurs.


Observez le triple enroulement de la ceinture , bijoux de Van Cleef et Arpels



1927 une année de Van Cleef et Arpels, sur la photo ci dessus, à gauche sur la main gauche, ce bracelet en diamant est un modèle éternel.



1930: Bijoux de Arnold Ostertag, cette robe pourrait être de 2013



Montres de 1930


Robe de Tulle ; bracelet d'Ostertag porté par Miss Tanja Rams


Bijoux de Van Cleef et Arpels


1930: Bijoux de Boucheron


1932: Une Mappemonde en métaux précieux avec l'itinéraire de "Costes et Bellonte . Elle a été offerte par les commissariats généraux des puissances représentées à l Expo "Lécram Studio" et fabriquée par Cartier


Bracelet Boucheron 1932 et superbe photo, encore une idée pour inspirer et s'inspirer.

N'oubliez pas d'agrandir en cliquant
Bijoux Boucheron de 1932.



Console aussi remarquable que les bijoux qui sont eux, de Van Cleef et Arpels.



1932: Vogue: Bijoux de Van Cleef et Arpels


Robe en soie haute ceinture en satin et bijoux de Boucheron



Couverture de 1934, avec des bijoux de Mauboussin



Ingénieux dispositif de Cartier pour placer des diamants qui semblent être fixés à même la peau, Vogue 1934


Ces dames sont parées par Mauboussin

La dizaine de photos qui suit étaient publiées dans le journal l'Art et la Mode, et l'Officiel, des éditions Jalou.



Important bracelet de Raymond Templier qui a tellement influencé cet avant guerre.

Depuis la fondation de la Maison , par les cousins Charles et Joseph Templier, vers 1848, ce sont cinq générations de joailliers et de négociants qui se sont succédées, dont celle de Raymond Templier (1891-1968), membre fondateur en 1928 de l’Union des artistes modernes, qui marqua l’histoire de la bijouterie par des modèles dont la force et la qualité n’ont pas échappé aux plus grands collectionneurs et musées.
Aujourd’hui, la Maison est dirigée par Edouard Brunet-Templier, arrière petit fils du fondateur, Allez sur: http://www.templier.fr/



La partie supérieure en diamants de ce bracelet Cartier était amovible , il restait le bracelet en cristal de roche


Collier et boucles d'oreille de Raymond templier, Collier en platine et diamants taille brillant




Photographie un peu plus nette



Bijoux de Raymond Templier, photo de Germaine Krull.
Germaine Krull, née le 20-11-1897à lda Poznan en Pologne et morte à Wetzlar, en Allemagne, est une photographe allemande.
En 1916, elle étudie la photographie à la Lehr-und Verschanstalt für Photographie à Munich L'assassinat de Kurt Eisner, secrétaire du parti social démocrate  (USPD), engendre une féroce répression. Arrêtée et condamnée à mort, Germaine Krull échappe in extremis à son exécution. Elle s'enfuit à Berlin.En 1925, Germaine Krull quitte tout pour s'installer à Paris. En 1940, Germaine Krull quitte la France pour les États-Unis, puis, elle rejoint Brazzaville (Congo) où elle dirige le service de propagande de la France libre. Après un passage à Alger, elle accompagne le 6e Army-Group lors du débarquement des Alliés en Provence (août 1944), puis la 1re armée française jusqu'à la fin de la guerre. Ses photos paraissent dans l'ouvrage La Bataille d'Alsace avec un texte de RogerVailland.En 1946, elle part en Indochine comme correspondante de guerre. Parcourant l'Asie du Sud-Est, elle en rapporte plus de 2 000 photos sur l'art bouddhique. Germaine Krull entreprend également des recherches sur la photographie en couleurs. Elle appelle ses réalisations des « silpa-grammes ».Après avoir vécu en Inde dans un ashram, elle rentre en Allemagne en 1955




Cette page de publicité rédactionnelle de Cartier fut publié plusieurs fois, cliquez pour agrandir la photo


Une publicité de Line Vautrin en 1935!!


Etait ce un Hippocampe,? en tous cas dans le Journal "l'Officiel", beau et important bijou de Mauboussin


Très beau mouvement pour cette broche de Mauboussin, on dirait du René Robert?



Dommage, la photo n'est pas nette mais c'est un beau "placard" de Cartier


C'est une page consacrée à Jean Despres



Jean Després



Les bijoux de cette page sont de Boutemy, la publicité est bien de 1935. J'avais demandé à ses petits enfants qui sont experts en joaillerie bien connus à Drouot, de quand datait la maison Boutemy: et ils pensaient 1936-37 , c'est pourquoi je publie cette photo de 1935. : http://www.boutemy.fr/


Van Cleef et Arpels


Très belle page consacrée à la maison Mauboussin



Même couturier, même mannequin que plus haut, mais pour les bijoux, ce n'est pas VCA, mais Bernard Herz qui lança Suzanne Belperron


Bernard Herz


Herz

Il vous faut, si vous ne savez tout de Bernard Herz et Suzanne Belperron, lire cet article.


Cartier: ligne de bijoux Hindie



Bernard Herz


Bernard Herz: Agate et Améthystes



Etait-ce très utile? luxueusement certainement...une pince de "Cartier" pour resserrer ses gants, en or émail noir et émail rouge




Bracelet, et collier de Cartier



Si la publicité a vraiment démarré dans la presse spécialisée en 1935, Cartier fut l un des premiers et faisait très sobre.



Cliquer pour agrandir et lire le texte, sinon, les bijoux sont de Boucheron!





Dans Vogue: broche de Boucheron, au centre , ce type de volute en diamants s'est retrouvée dans ces années sur beaucoup de bijoux, et par exemple sur une minaudière de Van Cleef et Arpels



Minaudiere de Van Cleef et Arpels: Volutes en diamants



Très belle photo d'une robe lamée de Jean Patou, 1935, bijoux de Boucheron


Broche et bracelet de Boucheron


Très beau poudrier de Boucheron



Collier en platine et diamants de Boucheron



Bracelets de Boucheron dans Vogue 1935


Ces bijoux dans Vogue 1935 sont de Boucheron


Vogue 1935 Bracelet et broche de Boucheron


Pendulette incluse dans du cristal de roche, modèle de Boucheron 1935 dans Vogue


Ce beau bracelet est encore de Boucheron



Superbe fourreau de crêpe blanc de Chatillon Molyneux de 1935 dans vogue, les bijoux sont de Boucheron, cette photo pourrait être vieille de deux jours tellement elle est actuelle, elle illustre vraiment la phrase "La mode est un éternel recommencement"





Page Cartier dans Vogue de 1935



1935 un sac de Cartier, il est en Antilope traitée en brillant, la poignée est un cercle d'écaille avec des "bagues" en or .


En passant la poignée autour du bras, cette roue presque transparente fait croire à un bracelet.



Arnold Ostertag en haut et la maison Dupont en bas  publiaient aussi en 1935 dans vogue des publicité de boites précieuses que Van Cleef va appeler "Minaudière"



Contrairement  aux souvenirs de la famille Arpels, je crois c'est la bonne explication



Page Boucheron dans Vogue



Photos ci-dessus et dessous de 1935, dans Vogue, les bijoux sont de Monsieur Arnold Ostertag , grand joaillier place Vendôme.




1935 Vogue, bijoux de Boucheron


1936 "éditions Jalou" Collier de Boucheron



Bracelet de Boucheron avec des "Charm's"


L'Officiel 1936 bijoux de Boucheron , détails ci dessous



Clip a transformations de Boucheron, explication ci-dessous


Ci dessus explication des diverses transformation du clip a transformations de la Maison Boucheron




Publicité de Mauboussin en 1936


Vogue 1936 Bijoux des frères Boutemy, agrandir pour lire le texte en cliquant sur la photo



Publicité de la maison Hermes dans l Officiel de 1936



Sur cette publicité de Boutemy en 1936, une bague "Pont" en baguette diamants et saphirs, qui nous date ce style de bague. Van Cleef et Arpels firent des bagues "pont" en 1938 avec plusieurs pierres formant le pont mais en serti invisible.En haut de la page, un double clip rubis et diamants , bijoux transformable qui pouvait se diviser ou s'assembler en 4 bijoux différents.




Boucheron 1936


Boucheron 1936


Cartier 1936 bijoux en platine et boules de corail, pour le bracelet , les boules sont enfilées sur une chaine tressée en platine



Bijoux de Van Cleef et Arpels




Bijoux en sertis invisibles de Van Cleef et Arpels , à l époque en 1936 ce type de bracelet ne s'appelait pas "Ludo" qui est le surnom de Louis Arpels, et à qui plusieurs années après guerre on a attribué l invention de ce type de bracelet .



En 1936 Chaumet présentait ce bracelet montre en or rouge , le bracelet en or blanc et or rouge aussi, deux bagues chevalière, une bague or jaune et saphirs calibrés sertis invisible, car le terme invisible ou mystérieux était déposé par VCA, mais il ne pouvaient pas déposer la possibilité de le réaliser, l autre bague est en platine diamants et émeraudes



N° 1 Bracelet de Cartier Pierres multicolores et diamants
N° 2 Bracelet Cartier or et motif en topazes calibrées
N° 4 Chaumet or rouge poli et or jaune cannelé
N° 5 Boucheron, or jaune diamants et rubis
N° 6 Bracelet ouvert et quatre motifs de diamants
N°7 Gourmette de Boucheron, l intérêt vient de l'alternance d'or rouge et d'or vert


Boivin dans Vogue 1936, coques de rubans d'or



Très belle broche de Boivin 1936


Publicité sur Vogue 1936 pour une parure complète de Boucheron



Vogue 1936 anneaux d'oreilles de Boucheron


Ah le bibi!... sinon bijoux de Boucheron


1936 Beau bracelet de Boucheron avec du relief



Cartier:La seduisante, ou plutot "séductrice" Daisy Fellowes acheta je crois un collier "Tutti Frutti" en 1936 elle le fit transformer en 1937 et depuis ce collier revient au cou de diverses altesses. Il est si beau que dans tout cet article en noir et blanc cela vaut la peine de montrer sa photo en couleur.



Boucheron dans Vogue d'octobre 1936




Page consacrée à Arnold Ostertag, joaillier très important place Vendome avant guerre, à qui on appliqua sous Pétain, les règles de l aryanisation, l'administrateur était Maurice Mellerio. Arnold Ostertag n'était pas Juif, et il était d'origine Suisse. La maison a disparu en 1942. Il avait un magasin à Cannes et un a New York.
Sur cette photo, un bracelet platine avec des breloques.
Double clip brillant et saphirs, bague platine baguettes saphirs, Collier en platine brillants ronds, émeraudes baguettes et rubis.
Montre, intégrée dans un Louis de Napoleon 1er et une autre montre intégrée dans un cristal.




Cette publicité pour un bracelet interchangeable par Lambert Freres, un joaillier de 1936 que je ne connais pas.





Bracelet étonnant de Van Cleef et Arpels de 1936 en or avec des effets de coques souples sur un bracelet entièrement fait de petits pavés en or et émail noir articulés et petits cabochons rubis



Très belle publicité dans le Vogue de 1936 sur le "serti Mystérieux" de Van Cleef et Arpels



Octobre 1936 dans Vogue, une broche rubis en serti mystérieux et diamants sertis par rangées


Mademoiselle Constantinesco, vison souple et lustré de Veil, et les bijoux sont de Arnold Ostertag



Ce n'est pas une couverture de  Vogue, mais de l 'Officiel de 1937, et les bijoux sont de Van Cleef et Arpels.



Cape et robe de madeleine Vionnet, les bijoux sont de Boucheron: Fémina 1937



Mauboussin 1937, la bague utilise le serti invisible.


Bijoux de Mauboussin, double clip diamants a transformation beau bracelet or



Deux Clips , Platine et Diamants de Boucheron


Bijoux de la maison Boutemy en 1937



Maison Hermes


Mauboussin de 1938



Tres belle couverture de l'officiel, avec en quelques traits de dessin, les bijoux de Mauboussin.



Bijoux de Mauboussin



La Saga Varangoz, Berquin Varangoz, Aristide Fourrier, Daniel Mousseaux: La ménagerie de CARTIER, mais aussi des travaux pour FALIZE, BOUCHERON ou FABERGÉ

  Charles Marcellin Varangoz , d'après son acte de déçès  avait 69 ans le 26-10-1899, il serait donc né en 1830 à Salins les bains  dans...